STRATÉGIE ET ATTENTES DES ACHETEURS ET DES VENDEURS AU SORTIR DE LA CRISE

Le très gros ralentissement des activités économiques qui a découlé de la crise sanitaire du coronavirus a déjà eu un impact massif sur de nombreux domaines, y compris sur le marché immobilier du neuf. À quelques jours du déconfinement, tous les acteurs du secteur s’organisent déjà pour relancer au plus vite l’économie. Du côté des acheteurs, beaucoup se demandent si cette crise pourra leur permettre de dégager un certain profit, en provoquant une baisse du prix de l'immobilier neuf. Pour les vendeurs, le moment est venu de choisir la stratégie qui sera appliquée dans les jours et semaines à venir, et de décider s’il sera nécessaire de faire certaines concessions afin de séduire davantage de personnes qui voudraient faire un investissement immobilier.


L'ACTIVITÉ DE L'IMMOBILIER NEUF TRÈS FORTEMENT ENTRAVÉE PAR LE CONFINEMENT

Depuis maintenant pratiquement deux mois, l’activité sur le marché immobilier du neuf est extrêmement ralentie. Même si quelques mesures ont déjà été mises en œuvre pour permettre d’anticiper une reprise, de conclure certaines ventes, et d’éviter que les chantiers ne soient complètement à l'arrêt, les transactions dans le domaine de l’immobilier neuf restent encore peu nombreuses. Cela s’explique bien sûr directement par certains effets du confinement qui bloquent les intentions des personnes qui souhaitent acheter un appartement neuf ou une maison neuve. L’impossibilité de réaliser des visites physiques, la lenteur de traitement de certains éléments des dossiers, et des mesures gouvernementales comme la suspension de certains délais légaux, sont autant de conséquences directes du confinement qui freinent l’investissement immobilier. 
Devant tant de contraintes, les vendeurs ainsi que les acheteurs sont logiquement plus regardants sur la situation et son évolution prochaine. Une étude publiée récemment par MeilleursAgents nous apprend qu’entre le début du confinement le 16 mars dernier, et la fin du mois d’avril, les promesses de vente ont chuté de 75 %. Dans le même temps, 50 % des agences immobilières auraient été contraintes de stopper totalement leurs activités, et le nombre de nouvelles annonces publiées aurait baissé de 66 %. En conclusion, cette étude estime que pas moins de 120 000 ventes n’ont pu être finalisées suite à ce confinement, et que beaucoup de particuliers ont dû retarder leur achat de neuf.


LES ACHETEURS PRÉVOIENT DE REPORTER, PAS D'ANNULER

Toutes ces contraintes poussent donc acheteurs et vendeurs à être plus attentistes, ce qui ralentit d’autant plus l’activité du marché immobilier du neuf en cette période difficile. Mais dès le déconfinement, la situation devrait évoluer assez rapidement. Cette étude de MeilleursAgents menée auprès de plus de 2 000 particuliers et 300 agents immobiliers permet de dégager certaines tendances qui pourraient apparaître dans les jours à venir. 
Parmi les particuliers interrogés, qui nourrissent tous le projet d’acheter un programme immobilier neuf dans les mois prochains, environ deux tiers se disent confiants sur la capacité du secteur de l’immobilier neuf à rebondir. Pour ces personnes, qui souhaitent pour certaines d’entre-elles profiter de la défiscalisation rendue possible par la loi Pinel pour investir, cette crise n’impacte que très peu leurs projets. La moitié des acheteurs et vendeurs prévoient même de reprendre leurs transactions aussi tôt que possible après la fin du confinement. Pour 40 % des particuliers, cette période nécessite de prendre un peu de recul, et ils déclarent préférer attendre quelques semaines ou quelques mois avant la reprise de leur projet d’acheter ou de vendre un appartement neuf ou une maison neuve.
Fait notable et encourageant pour tous les professionnels du secteur, uniquement 2 à 3 % des vendeurs et des acheteurs interrogés disent vouloir annuler. C’est dans le domaine des investissements locatifs que le plus d’intentions d’abandons de projets seraient constatées.


DES DÉSACCORDS SUR LES PRIX DE L'IMMOBILIER NEUF

Presque tous les particuliers conservent donc leurs intentions d’achat d’un programme immobilier neuf. Pour les personnes qui souhaitent faire un achat neuf, des mesures comme la loi Pinel restent en place pour leur offrir des avantages fiscaux, ce qui devrait permettre également de favoriser la reprise. Mais à la sortie de cette crise, un impact devrait tout de même être constaté sur le prix de l'immobilier neuf. 
En temps normal, bien souvent le vendeur surestime quelque peu le prix du programme immobilier neuf. De leur côté, les acheteurs auraient plutôt la tendance inverse et tendraient à estimer le prix d’un appartement neuf légèrement au-dessous de sa valeur réelle. Cet état de fait est parfaitement compréhensible, et un écart raisonnable permet tout de même aux deux parties de s'entendre à l'issue de la négociation. Mais la situation risque bien d’être perturbé. 
En effet, si les vendeurs tendent à garder une certaine stabilité dans leurs estimations, il semble bien que cela ne soit pas le cas du côté des acquéreurs. En moyenne les personnes qui prévoient prochainement d’acheter un appartement neuf ou une maison neuve disent s’attendre à constater une baisse des prix de l’ordre de 10 %. Cet écart entre les attentes des deux parties pourrait donc bien être un frein lors des transactions à venir. À la sortie du confinement, les négociations devraient donc être plus dures à mener.


LES ACHETEURS DEVRONT RESTER RAISONNABLES

Ces attentes de baisses de prix pour les acheteurs représentent-elles une opportunité pour eux de parvenir à négocier de manière plus agressive ? Pour tenter d’estimer l’impact que pourrait avoir ce déséquilibre entre les estimations des acheteurs et des vendeurs, il convient de mettre cela en relation avec d’autres chiffres de cette étude de MeilleursAgents. 
Vendeurs ou acheteurs, la moitié de ceux qui avaient un projet d’achat immobilier souhaitent le poursuivre dès la levée du confinement. Plus précisément 53 % des vendeurs et 49 % des acquéreurs déclarent vouloir faire aboutir leur projet dès que possible. En comparaison à ce qu’était l’état du marché immobilier avant cette crise, il est donc intéressant de constater qu’un certain équilibre entre l’offre et la demande s’est créé. Face à cet état de fait, les acheteurs les plus exigeants lors des négociations ne pourront donc pas réellement imposer leurs conditions. Les personnes qui souhaiteraient par exemple acheter un appartement neuf rapidement devront tout de même savoir se montrer conciliantes si elles veulent voir la transaction aboutir. Seuls les vendeurs les plus pressés pourraient éventuellement céder aux demandes plus strictes, et accepter de baisser sensiblement les prix pour permettre qu'une vente se finalise plus rapidement.