LA REPRISE DES CHANTIERS

Plus d’un mois après l’instauration des mesures de confinement, les chantiers qui avaient dû être stoppés redémarrent petit à petit. Assurer la sécurité de tous est la priorité absolue, et cette reprise ne se fait pas sans respecter certaines consignes sanitaires, parfois assez contraignantes. 
Certains acteurs du secteur ont donc repris leurs activités, en imposant tout de même quelques conditions, notamment de ne travailler que sur des chantiers en extérieurs. Les travaux qui ne nécessitent pas de faire intervenir des équipes nombreuses sont également privilégiés, afin de plus facilement respecter la distanciation sociale.
Pour d’autres chantiers, les travaux sont encore à l’arrêt, ou ont repris de manière très timide. Cela peut tenir à diverses raisons, comme le manque de matériaux à la suite de retards dans les livraisons, ou même être simplement lié au souhait des clients de ne pas faire prendre de risques aux travailleurs. 
Globalement, l’activité sur les chantiers reste donc très impactée, elle est passée récemment de 15 % à 25 %, ce qui reste très faible, mais amorce la reprise du marché immobilier. Du côté des syndicats, on s’oppose en majorité à un redémarrage des activités qui ne sont pas jugées essentielles. Le guide de préconisations sanitaires publié récemment et validé par le gouvernement est ouvertement critiqué, et les conditions de sécurité actuelles sont jugées insuffisantes pour une reprise massive de l’activité pour l’instant.


LA MODIFICATION DE L'ORDONNANCE DU 25 MARS

L’ordonnance du 25 mars, qui avait instauré certaines mesures à la hâte, avait été l’une des actualités immobilières marquantes du début de la période de confinement. Ces mesures permettaient entre autres de prolonger les délais administratifs en ce qui concerne les permis de construire. Tous les délais d’instructions qui auraient dû arriver à terme après le 12 mars avaient été suspendus, et ce jusqu’à 30 jours après la fin de l’état d’urgence sanitaire. En conséquence, certaines personnes qui auraient voulu par exemple faire un investissement avec loi Pinel et faire l’achat de leur résidence principale devaient patienter indéfiniment.
Les acteurs de l’immobilier neuf s’étaient donc montrés très inquiets de cet état de fait. Le 15 avril, cette ordonnance a été révisée, et ces 30 jours supplémentaires de délai ont été annulés. Dès le 24 mai, les échéances reprendront leur cours normal, depuis là où elles s'étaient arrêtées le 12 mars dernier. 
Toutefois, les délais de rétractation et de réflexion continuent de courir normalement. Ce type de clause peut protéger l’acheteur en lui permettant de se rétracter si son crédit lui est refusé. Le délai de traitement des demandes de crédit s’étant considérablement allongé, il est évident que cela peut devenir un obstacle à certaines ventes. Le gouvernement se dit très attentif, et invite les acquéreurs et les vendeurs à trouver un terrain d’entente et à adapter les avant-contrats en cas de besoin.


DÉCÈS DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE NEXITY

Jean-Philippe Ruggieri est décédé au cours de la nuit du 23 avril, des suites du coronavirus. Au cours du mois de mars, Le directeur général de Nexity avait publié depuis son compte Facebook un message de prévention, où il invitait tout le monde à respecter les consignes et à se montrer courageux durant cette crise sanitaire. Malgré toutes ces précautions, ce père de famille de 51 ans a été touché par le COVID-19, et a succombé dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 avril.
Suite à l’annonce de son décès, de nombreuses personnes lui ont rendu hommage, comme c’est le cas notamment du ministre Julien Denormandie, et de Geoffroy Roux de Bézieux. Cette grande figure du marché immobilier laisse derrière lui son mari Guillaume, ainsi que leurs deux enfants.


LE RÔLE DU DIGITAL POUR AIDER À TRAVERSER LA CRISE

Face à cette période de confinement, il a été nécessaire pour tous les Français de s’adapter. Dans tous les domaines, et notamment dans le secteur de l’immobilier neuf, une très rapide migration vers le numérique est constatée. 
Bien sûr, internet est rentré dans nos vies quotidiennes depuis déjà de nombreuses années, mais devant les contraintes imposées par le confinement, les possibilités offertes par le digital s’imposent comme des évidences. Depuis le tout début des années 2000, le secteur du bâtiment a déjà investi internet, mais pendant 20 ans l’évolution a été assez lente. L’immobilier est un domaine qui nécessite les rapports humains, et qui privilège les rencontres physiques. Il nécessite aussi d'interagir avec de nombreuses personnes, qui sont parfois âgées, et n’ont pas forcément accès à un ordinateur. 
Face à cette crise cependant, ces considérations ont simplement été balayées, et le numérique s’est imposé comme la seule alternative possible. Même les plus réfractaires ont donc bien été obligés de s’y frotter, et ont pu constater que le digital pouvait aussi permettre de garder et même d’approfondir un contact avec les clients. En somme, un moyen de créer des relations bien réelles. Ainsi, de nombreux professionnels ont pu contacter leurs clients ou prospects pour leur témoigner leur soutien et leurs encouragements durant cette période incertaine. 
La législation a également été adaptée pour permettre aux acteurs du marché immobilier d’aller plus loin grâce aux outils numériques. Les notaires peuvent maintenant concrétiser une vente à distance, et de nouvelles évolutions devraient logiquement suivre. Il est certain qu’au sortir de cette crise, les comportements et les habitudes auront changé, et que l’importance prise par le digital perdurera.


LES ACQUÉREURS PRÊTS À REPRENDRE LEUR PROJET IMMOBILIER

Parmi les actualités immobilières, une étude réalisée par SeLoger et l’Observatoire du Moral Immobilier a mis en avant l’envie des Français de poursuivre leur projet de faire un investissement immobilier dès que possible.
La tendance globale est à l’optimisme, puisque 7 personnes interrogées sur 10 disent toujours vouloir acheter un appartement neuf ou une maison neuve dans les 6 prochains mois. Seulement 13 % envisagent de reporter l’achat ou la vente de leur logement à l’année prochaine. Pour 80 % des sondés, l’impact sur leur envie d’acquérir un programme immobilier neuf ne sera tout au plus que temporaire, le temps d’étudier d’éventuels changements de prix de l'immobilier. 
Les Français gardent confiance dans leurs capacités financières, notamment grâce à des dispositifs comme l’investissement loi Pinel, et seulement 26 % s’attendent à une baisse de pouvoir d’achat qui pourrait avoir un effet sur leur investissement immobilier. En majorité, les personnes interrogées se disent impatientes de faire l’achat de leur résidence principale, et il est intéressant de constater que pour 86 % d'entre elles, le budget alloué restera le même que prévu. 
En ce qui concerne le prix de l'immobilier, 55 % des personnes contactées affirment s’attendre à des baisses progressives dans les 6 mois à venir. Ces personnes n’envisagent pas forcément pour autant de retarder l’achat de leur programme immobilier neuf. Enfin, la moitié des sondés déclarent redouter une hausse des taux de crédit qui devrait être progressive. 40 % des personnes craignent que les conditions d’obtention d’un prêt pour acheter un appartement neuf soient encore alourdies dans les mois à venir.